Drôle de langue
Drôle de langue que la nôtre, qui utilise un seul verbe, aimer, pour qualifier le sentiment amoureux, le goût pour le chocolat, les voitures de course, le sport, la nature ou les tortues...
Pourquoi les tortues ?
Parce que j'aime les tortues. Vivantes bien sur. Pas en soupe.
Comme j'aime les grenouilles ou les hérissons ou les orvets qui peuplent mon jardin et mon imaginaire.
L'anglais, dont je m'emploie à ne pas oublier les rudiments péniblement acquis à l'école en écoutant force rock and roll ou en m'obligeant à regarder les films en VO sous titrés, est plus précis, distinguant " I like turtle" (soupe) de "I love turtle"(zoophilie ?) la seconde option restant peu probable au regard de certains écueils pratiques, à moins qu'il ne s'agisse d'un amour platonique que seule la barrière de la langue rendrait impossible.
Ainsi, lorsque DSK avoue "aimer les femmes", ajoutant " et alors", je suis perplexe... Dois je traduire " I Love women" ou "I like women" dans ma ptite cervelle d'apprentie bilingue ?
PREMIÈRE PARENTHÈSE :
Inutile de rendre le lien disponible, il suffit de taper sa saillie, verbale bien entendu, dans votre moteur de recherche préféré, pour tomber sur tout et n'importe quoi concernant le futur ex possible candidat aux présidentielles, actuel "bâton mertdeux " pour tous ses potes ou ennemis potentiels, présents, passés ou futurs amis.
Revenons en à nos gazelles, nos tortues pardon.
Si j'ai choisi cet animal aussi peu gracieux que rapide, c'est par goût pour la mythologie ou l'écologie : saviez vous que ce reptile boude les fraises traitées au profit des fraises bio ?
Cela dénote un discernement peu commun chez nombre d'humains par ailleurs victimes de leur cerveau reptilien, qui engloutissent force poisons dont ces fruits sont copieusement aspergés avant d'arriver dans vos assiettes à dessert.
DEUXIÈME PARENTHÈSE, ce qui n'exclut en rien d'autres parenthèses, sinon j'aurais écrit "seconde parenthèse" :
Le "VOS" n'aura pas échappé aux plus perspicaces : I love les fraises et autres fruits rouges pour leur parfum et la lumière qu'ils restituent en confitures et gelées qu' I love préparer, mais I liked les fraises avant qu'un urticaire géant compliqué d'un oedème non moins envahissant range pour moi cette nourriture exquise au chapitre des excellents souvenirs gustatifs.
J'ai ainsi acquis une prudence confinant à la manie chaque fois qu'un met affichant la couleur "fruits rouges" m'est présenté, au point de bouder l'excellent framboisier qui nous fut servi tantôt au mariage de deux amis, mariage d'amour de deux vieux rockers unis au son de "All you need is love", ça tombait d'autant mieux que mon rocker préféré " Love The Beatles " au moins autant que la musique.
Revenons en à ce qui me rendait perplexe, car je n'ai guère avancé.
Si je traduis les propos de DSK par " I like women, why not ", les femmes représentent pour DSK un produit de consommation courante courant parfois trop vite.
Si je traduis " I love women ", je peux avoir commis un oubli " I loved women", ce qui est parfaitement intelligible au regard d'une morale américaine portée sur la monogamie.
L'emploi d'un présent, I love women suppose soit la polygamie, soit un amour platonique de collectionneur esthète difficilement compatible avec un comportement délinquant au regard des américains assez pointilleux sur le respect de la loi que tout bon français s'emploie d'abord à interpréter ou contourner.
Tout ça pour quoi me direz vous ?
Pour un aveu : je ne sais pas si DSK est coupable d'agression sexuelle, rattrapé par une libido aussi pathologique que pathétique, victime d'un complot aussi grotesque que la théorie du complot qui agite quelques bulbes chez les amateurs de buzz, un brave type qui a glissé sur une peau de banane (ce sont des citations approximatives) ou un sale type qu'on va enfin coincer et je m'en soucie comme de mon premier amour, qui se révéla être un sale type, ceci expliquant cela...
Je suis ravie d'avoir vu DSK menottes aux poignets, n'éprouve aucune compassion envers sa famille ou ses collègues du PS : un type de gauche qui court derrière le fric et le pouvoir au point de plaire au président que je n'imaginais même pas dans mes pires cauchemars est une insulte à la langue française d'une part, à toute femme dotée d'un QI supérieur à celui de l'huître d'autre part.
Mesdames, au secours ! Serais-je donc la seule à trouver outrageant le " Et alors" ponctuant le " J'aime les femmes" ?
A n'en point douter, DSK love le fric, les bagnoles, le pouvoir...
Pour ce qui est des femmes, à chacune de juger si elle se sent plus proche de la tortue en soupe, de la grenouille transformée en princesse, de la peau de banane glissée sous de trop nobles semelles ou d'une femme qui, si ça se trouve, est tout simplement une pauvre fille qui allait faire son boulot pour gagner sa vie et celle de son enfant.
Et ça, c'est birzarre, je ne l'ai lu nulle part...
Pour en revenir aux fraise et aux totues, I love les fraises et les tortues au point de ne pas traiter mes fraises, au cas où une tortue élirait domicile dans mon jardin !
Dédicace spéciale à toutes celles et ceux qui ont eu aussi une pensée pour cette femme, sans se soucier d'abord de l'avenir de cet homme puissant, de sa pauvre femme ou de notre minuscule pays.